"Adaptation d'Aphis gossypii, puceron du melon, aux cucurbitacées et au gène NLR Vat du melon".

"Adaptation d'Aphis gossypii, puceron du melon, aux cucurbitacées et au gène NLR Vat du melon".

17 mai 2024

11h00 - Sophia Antipolis - INRAE PACA - A010

Dans le cadre de l’animation scientifique ISA, Pierre Sadon de l'équipe IPN, présentera ses travaux ce Vendredi 17 Mai à 11h00

Résumé :

Les pucerons constituent un grave problème pour l'agriculture et la résistance des plantes à ces ravageurs reste peu étudiée. En général, les pucerons doivent manipuler les défenses de la plante pour établir une relation compatible avec le système vasculaire de leur hôte, le phloème, et ainsi se nourrir durablement. Cette stratégie des pucerons intègre le paradigme des interactions plante-pathogène qui est basé sur l'évolution des patrons moléculaires des pathogènes reconnus par les gènes végétaux de type NLR. Aphis gossypii est une espèce de puceron extrêmement polyphage dont les populations sont structurées en races d'hôtes spécialisées dans différentes cultures, dont une spécialisée dans les cucurbitacées. Chez le melon, le gène NLR Vat est unique puisqu'il confère à la fois une résistance à A. gossypii et aux virus qu'il transmet.

De manière surprenante, l'étude de la diversité des gènes Vat/A. gossypii a montré que l'adaptation des pucerons à une résistance de type NLR par un polymorphisme dans un effecteur salivaire n'est pas la norme et pose la question d'une diversité potentielle des voies d'adaptation d'A. gossypii à la résistance NLR Vat. De manière originale, A. gossypii pourrait exploiter l'architecture unique du système vasculaire du melon, partitionné en deux phloèmes aux propriétés divergentes, pour contourner la résistance Vat.

Par une approche basée sur la détection de métabolites hautement représentatifs de chacun des deux phloèmes de cucurbitacées, j'ai montré que les clones d'A. gossypii appartenant à la race hôte spécialisée sur cucurbitacées exploitent le phloème classique lorsqu'ils se nourrissent de melon non Vat et que le contournement de la résistance Vat par certains clones n'impliquait pas l'utilisation du phloème particulier des cucurbitacées.

Dans le cadre des interactions plante-pathogène, j'ai cherché à identifier l'effecteur salivaire d'A. gossypii qui interagit avec la protéine VAT du melon. Par une analyse comparative des données d'expression des clones déclenchant ou non la résistance à la VAT, j'ai mis en évidence un gène candidat.

Contact: animisa@inrae.fr