RDLB

Recherche et Développement en Lutte Biologique

La thématique de l’équipe est la conduite de projets de lutte biologique contre des insectes bioagresseurs émergents ou récurrents avec une visée de sortie opérationnelle. Les stratégies de lutte biologique par acclimatation ou par lâchers impliquant des insectes parasitoïdes ou prédateurs sont privilégiées.

La mise en œuvre des projets repose sur différentes étapes séquentielles :

  • Inventaire des ennemis naturels du bio-agresseur concerné
  • Caractérisations morphologique et moléculaire de ces espèces/populations
  • Etude des possibilités d’élevage des auxiliaires potentiels
  • Comparaison des caractéristiques biologiques en terme notamment de spécificité d’hôtes, de traits d’histoire vie ou de réponses aux facteurs biotiques ou abiotiques importants
  • Validation de l’efficacité du (ou des) auxiliaire(s) retenu(s) en conditions naturelles
  • Optimisation des stratégies de lâchers (nombre, fréquence, composition, positionnement dans le temps ou dans l’espace).

Conjointement à cet investissement sur la biologie des auxiliaires, s’ajoute des études sur le compartiment "Proie ou Hôte" en particulier : 

  • Étude de la démographie et de l’écologie du bio-agresseur
  • Caractérisation morphologique et moléculaire et, si nécessaire, développement d'outils d'identification
  • Étude des possibilités d’élevage du bio-agresseur cible ainsi que d’espèces non-cibles.

Dans une démarche d’optimisation, l’Equipe s’attache également à identifier et à tester expérimentalement les mécanismes génériques associés à la réussite et l’échec de la lutte biologique.

Pour cela, des collaborations sont recherchées avec des équipes de recherche ayant un ancrage pludisciplinaire (biologie des populations, écologie comportementale, écologie des communautés, par exemple).

Positionnement de l'équipe

Définie comme "l’utilisation d’organismes vivants (appelés auxiliaires) pour empêcher ou réduire les pertes ou dommages causés par des organismes nuisibles" (OILB-SROP 1973), la lutte biologique est une méthode de protection des cultures utilisable en alternative ou en complément d’autres pratiques (luttes chimique, génétique, mécanique et physique).

Dans la pratique, il existe trois grandes stratégies différentes de lutte biologique :

  • la lutte biologique par acclimatation qui vise à introduire un (ou plusieurs) auxiliaire(s) exotique(s) pour un établissement permanent et un contrôle durable d’un ravageur en général exotique.
  • La lutte biologique par lâchers (inondatifs ou inoculatifs) qui consiste à relâcher plus ou moins fréquemment et plus ou moins massivement des auxiliaires dans la culture à protéger.
  • La lutte biologique par conservation dont l’objectif est de modifier l’agrosystème, ses alentours ou les pratiques culturales afin de protéger et favoriser la présence d’ennemis naturels indigènes.

Parmi ces trois stratégies, l’équipe RDLB s’investit principalement sur deux d’entre elles à savoir :

  • à la lutte biologique par acclimatation qui, en cas de réussite, se traduit par un « service gratuit » pour les bénéficiaires (agriculteurs mais également autres parties intéressées)
  • à la lutte biologique par augmentation qui, en cas de réussite, aboutit au final à un « produit » développé et commercialisé en général par des partenaires privés, les « biofabriques ».

De façon transversale, l’équipe RDLB héberge également un Centre de Ressources Biologiques dédié aux parasitoïdes oophages, le CRB « Egg Parasitoids Collection » (EP-Coll), ( https://www6.inra.fr/crb-eggparasitoids-coll/ ).

Cas d'étude / Activités

Lutte biologique par acclimatation

  • Introduction de Mastrus ridens contre le carpocapse de la pomme, Cydia pomonella;
  • Evaluation de parasitoïdes larvaires d’origine exotiques (genre Ganaspis) contre la drosophile à ailes tachetées, Drosophila suzukii;
  • Etude de faisabilité concernant l’introduction de parasitoïdes oophages exotiques (genre Trissolcus) contre la punaise diabolique, Halyomorpha halys.

Lutte biologique par augmentation

  • Évaluation de parasitoïdes indigènes contre différentes punaises phytophages dont Nezara viridula et Eurydema sp.;
  • Évaluation / Optimisation de punaises prédatrices du genre Macrolophus;
  • Évaluation en culture de cassis de la coccinelle Rhizobius lophantae contre la cochenille Pseudaulacaspis pentagona;
  • Inventaire des cochenilles et ennemis naturels indigènes associés en cultures ornementales.

Centre de Ressources Biologiques « Egg Parasitoids Collection »

  • Inventaire de trichogrammes dans différents territoires/habitats;
  • Caractérisation intégrative du genre Trichogramma;
  • Évaluation de nouvelles méthodes de phénotypage.